- Bryndís ÞrúðursdóttirHabitant
Age : 34 Profession : Éleveuse de brebis Localisation : Un peu à l'écart de l'ancien centre-ville Avatar + Crédits : Nanna Bryndís Hilmarsdóttir + Yyc
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Visite surprise
avec Rasmus Ymirsson
Bryndís n’aime pas la pluie. Enfin, elle pourrait l’aimer, sauf qu’elle a le chic pour tomber quand il faut faire des travaux à l’extérieur, et de préférence pas du genre qu’on puisse facilement repousser. Cette semaine, il lui fallait absolument réparer le poulailler, sous peine de continuer à perdre une pondeuse par nuit au profit du renard local, et vérifier les clôtures qu’elle avait négligées précédemment, pour pouvoir envoyer ses brebis dans des prés neufs. Repousser ce genre de chantier n’est pas dans ses habitudes mais entre le travail de sa propre laine, la fin des agnelages et la situation sanitaire qui a perturbé le fonctionnement du magasin de bricolage, elle n’a pu se procurer le matériel nécessaire qu’hier. Pas bien le choix, donc, que d’enfiler son ciré et se mettre au travail.
Aussi a-t-elle passé la plus grande partie de cette pluvieuse journée dehors. Comme annoncé, les averses étaient éparses mais semblaient se déclencher précisément quand elle devait baisser la tête. Comme elle a eu la mauvaise idée de s’attacher les cheveux en chignons, en haut du crâne, les gouttes glissaient le long de son cou et jusque dans son dos, la trempant très vite jusqu’aux os. Ajoutez à cela deux coups de marteau un peu maladroits sur son index gauche et une écharde qui a réussi à trouver son chemin juste sous son ongle, et imaginez à quel point Bryndís a été heureuse de rentrer se mettre au chaud, même s’il lui restait encore à traire et s’occuper du troupeau avant de pouvoir se prélasser sous une douche méritée.
Elle est en train de se sécher les cheveux quand on frappa à la porte. Sans cesser de frotter la serviette sur son crâne trempé, elle s’avance pour ouvrir. Aucune idée de qui ça peut être, mais pas de gros suspense non plus. Sa mère et elle ont toujours préféré cette spontanéité et leurs amis ont pris l’habitude de passer sans prévenir, là où avec n’importe qui d’autre ils se seraient contentés d’un coup de fil. Cette façon de concevoir les relations de voisinage a bien sûr un immense inconvénient : a-t-elle vraiment envie de voir quelqu’un, là tout de suite ? La question se pose, surtout en cet après-midi où seule la conscience de son devoir envers ses bêtes l’empêche d’aller immédiatement se jeter sous la douche ou dans son lit. Socialiser est vraiment la dernière de ses envies, pour le moment. Mais le maintien des bonnes relations avec ses voisins n’est pas à négliger, aussi pose-t-elle la bouilloire sur le feu avant de se diriger vers la porte.- J’arrive !
Elle ne pensait pas avoir de raison de s’étonner, et pourtant, elle reste interdite plusieurs secondes face à l’homme qu’elle découvre sous son porche. Cette barbe hirsute est la dernière qu’elle pensait voir débarquer ainsi. Elle connait Rasmus, bien sûr, mais s’ils se sont échangés dix mots au cours des dix dernières années, c’est un maximum. Ils ne s’aiment pas, cela au moins est clair et net. Bryndís n’apprécie pas le flegme de Rasmus, son apparent manque de sérieux, et encore moins les moqueries dont il l’a inondée étant adolescent. Il ne se rabaisse plus à ça, du moins plus de façon aussi directe, mais les regards en coin qu’il lui a lancé les deux ou trois fois où ils se sont croisés dernièrement ne sont pas plus engageants. Sa mère a dû les remarquer, elle aussi, parce qu’elle s’est déjà excusé pour le comportement de son fils et a mentionné le départ de sa copine comme si cela expliquait quoi que ce soit. Bryndís ne voit pas trop le lien entre elle et cette histoire, à moins que Rasmus n’ait décidé d’en vouloir à chaque femme de la terre, mais ne s’en préoccupe pas plus que cela. Elle est habituée aux regards de travers.
Elle ne l’est cependant pas à se faire harceler jusque devant chez elle, et cette attitude-là, elle n’a aucune intention de la tolérer. Son humeur passe de fatiguée à clairement hostile. Elle force à peine un sourire. - Bonjour, Rasmus. Je peux t’aider à quelque chose ?
- Rasmus YmirssonAdmin - Habitant
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"Ne rends pas trop souvent visite à ton voisin, sinon il sera lassé de toi au point de te haïr." Proverbes 25:17 |
Rasmus ne tarde pas à entendre une voix, partiellement camouflée par le son de la pluie. Une dizaine de secondes plus tard, une silhouette familière apparaît.
@Bryndís Þrúðursdóttir
- Bryndís ÞrúðursdóttirHabitant
Age : 34 Profession : Éleveuse de brebis Localisation : Un peu à l'écart de l'ancien centre-ville Avatar + Crédits : Nanna Bryndís Hilmarsdóttir + Yyc
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Visite surprise
avec Rasmus Ymirsson
Une fois sa première réaction passée, Bryndís aurait pu se rendre compte qu’elle avait été un peu sèche, même face à Rasmus. Il pouvait venir simplement en voisin, faire une commission pour sa mère en manque de farine ou pour s’assurer, de sa part, que la jeune femme allait bien – dans un monde idéal. Mais si elle a vaguement conscience de là, l’attitude de son visiteur a bien vite fait taire cet optimisme. Sa façon de s’appuyer contre le chambranle, occupant tout son champ de vision et lui coupant toute possibilité de fuite, est intimidante, pour ne pas dire carrément menaçante. La discussion qui s’annonçait n’allait pas tourner autour d’un trou dans le placard d’épicerie de sa mère.
La question qui ne tarde pas à venir est en effet d’un tout autre type. Tellement éloignée, même, que Bryndís met un instant à comprendre de quoi et qui il parle. Elle répète, comme pour s'assurer qu'elle a bien compris :- Mes amis de la forêt ?
Ce qualificatif lui paraît absolument absurde mais il n’a pas l’air de faire tiquer Rasmus, qui reste on-ne-peut-plus sérieux et continue sur sa lancée. Bryndís l’écoute en essayant de ne pas s’étrangler devant ces élucubrations. Elle ne se gêne par contre pas pour tordre le nez quand des relents de bière lui parviennent au nez. - Et toi, ça se passe comment, tes séjours au bar ?
Elle ponctue sa réplique d’un regard noir, pour bien lui faire comprendre qu’elle ne va pas se laisser faire, tout en sachant qu’elle ne peut pas se contenter de botter ainsi en touche. Rasmus n’est visiblement pas à jeun mais il ne semble pas assez bourré pour être mené en bateau. Elle respire un grand coup pour lui répondre aussi calmement que possible. - Je n’ai rien à voir avec eux, Rasmus. Ils ne sont jamais venus me voir et je n’ai jamais cherché à les contacter non plus. On se tolère, point barre. Aucune raison que je recrute pour eux.
Elle ne peut pas retenir une petite grimace amère. Elle soupçonne qu’il y ait une raison derrière cette distance, venant des enfants d’Eldar, une raison liée à sa mère, mais ce ne sont toujours que des soupçons. Il reste encore deux boîtes de papiers et de photos, planquées sous l’ancien lit de þrúður, dans lesquelles elle n’a pas encore osé mettre le nez. Peut-être parce qu’il persiste quelque part au fond d’elle l’espoir que sa mère revienne – très, très loin au fond d’elle. Et en même temps, ces questions reviennent la titiller de temps en temps, et l’interrogatoire de Rasmus à ce propos ne va sans doute pas arranger les choses, dans les jours à venir. Elle enchaîne après un long soupir :- Je pense que ma mère les avait déjà repoussés, il y a longtemps. Écoute, je peux comprendre ta méprise, mais je t’assure qu’il n’y a aucun lien entre nous. Et si ta question sous-jacente est si je suis celle qui a converti ta copine, je t’assure que non.
Elle aimerait trouver quelques vrais argument mais elle se rend compte qu’elle n’en a aucun. Si elle n’a jamais fréquenté les enfants d’Eldar, elle ne s’est pas non plus opposée à eux. Comment démontrer une absence de liens ? Elle ne peut que nier. Et espérer que Rasmus, tout éméché qu’il est, ne s’entêtera pas plus que cela.
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